Nous y sommes
Je le sais depuis avril, sur un petit sms, d'origine inconnue : "Tessa..., académie de ...".
Je jubile, évidemment, j'échappe à Créteil, à Reims, à Limoges, à moi l'aventure exotique!
Confiante. J'ai le temps de m'y faire. Je me documente. Je regarde les photos, je lis des blogs. Une vraie pro.
Mais la véritable compréhension de ce que ces six mots impliquent me heurte de façon inattendue lors d'un rendez-vous chez mon banquier. Un monsieur affable, attentif, qui me réconciliait presque avec cette engeance maudite que sont les rapaces de la finance.
Presque...
Jusqu'à ce qu'il me demande quelle est mon adresse en guadeloupe pour pouvoir m'envoyer les papiers définitifs. J'ouvre la bouche pour faire ma crâneuse sur ma nouvelle destination, lorsque mon père, délicat comme à son habitude, rétorque: "Oh, ben, laissez tomber, elle va dans un endroit, j'ose même pas dire le nom ca arrivera jamais.
-" Si, si dites-moi! " [à mon père]
-"Casa Boubou"!
-"Noôôôn?"
Une envie de les étriper tandis que tous deux s'esclaffent sur le fait que je vais vivre dans une case, au milieu de cannes à sucre, éclairée à la bougie. Et puis...
Comme une soudaine inquiétude...
La guadeloupe...destination inconnue, cartes postales de lagons translucides, maisons coloniales, rastas sur grands sourires...oui, mais à quoi ca ressemble, en vrai? Est-ce un peu comme l'Afrique exubérante, poussiéreuse, paradoxale, de mon enfance? Est-ce davantage européanisé, avec de grandes avenues bordées de palmiers? Trouve-t-on des librairies, des cinémas?
Vais-je m'y plaire? Tout d'un coup, les centaines de pages lues sur cette île située à 6800 kilomètres de Paris me paraissent bien légères pour justifier cette envolée folle à l'autre bout de la planête!
Je jubile, évidemment, j'échappe à Créteil, à Reims, à Limoges, à moi l'aventure exotique!
Confiante. J'ai le temps de m'y faire. Je me documente. Je regarde les photos, je lis des blogs. Une vraie pro.
Mais la véritable compréhension de ce que ces six mots impliquent me heurte de façon inattendue lors d'un rendez-vous chez mon banquier. Un monsieur affable, attentif, qui me réconciliait presque avec cette engeance maudite que sont les rapaces de la finance.
Presque...
Jusqu'à ce qu'il me demande quelle est mon adresse en guadeloupe pour pouvoir m'envoyer les papiers définitifs. J'ouvre la bouche pour faire ma crâneuse sur ma nouvelle destination, lorsque mon père, délicat comme à son habitude, rétorque: "Oh, ben, laissez tomber, elle va dans un endroit, j'ose même pas dire le nom ca arrivera jamais.
-" Si, si dites-moi! " [à mon père]
-"Casa Boubou"!
-"Noôôôn?"
Une envie de les étriper tandis que tous deux s'esclaffent sur le fait que je vais vivre dans une case, au milieu de cannes à sucre, éclairée à la bougie. Et puis...
Comme une soudaine inquiétude...
La guadeloupe...destination inconnue, cartes postales de lagons translucides, maisons coloniales, rastas sur grands sourires...oui, mais à quoi ca ressemble, en vrai? Est-ce un peu comme l'Afrique exubérante, poussiéreuse, paradoxale, de mon enfance? Est-ce davantage européanisé, avec de grandes avenues bordées de palmiers? Trouve-t-on des librairies, des cinémas?
Vais-je m'y plaire? Tout d'un coup, les centaines de pages lues sur cette île située à 6800 kilomètres de Paris me paraissent bien légères pour justifier cette envolée folle à l'autre bout de la planête!