Simple comme un coup de fil

Alexander Graham Bell, lorsqu’il inventa le téléphone en 1876, ne savait sans doute pas que ce bel outil serait aussi le fruit de quelques incompréhensions et de belles tranches de rigolades…

Pas simple en effet de chercher une maison dans une île dont vous ne connaissez pas encore la subtilité de la physionomie autoroutière entre bananeraies et lagons turquoise et plus encore lorsque l’interlocuteur essaye de vous expliquer un urbanisme que lui seul connaît, au milieu des champs de cannes à sucre.

Alors que la température avoisine les 35° et que le ventilateur fait un bruit d’enfer cela donne : 

- où dites-vous que se trouve votre villa ?

- c’est simple, tu continues devant la caserne des pompiers, tu vois…

- non, je ne vois pas, je viens d’arriver.

- d’accord alors tu montes le chemin après les pompes funèbres, tu vois ?

- non, non je ne vois pas… (et essayez toujours de lui couper la chique pour lui redire que vous venez d’arriver et que même si vous êtes sous le charme de son charmant coin de paradis vous n’êtes pas un GPS en puissance…)

- ne t’inquiètes pas, mon frère, tout le monde connaît !

- (ben oui tout le monde sauf nous) … Ok, sinon quelle est la superficie au sol ?

- houlà… t’inquiètes pas (bis) c’est grand….

- et il y a combien de pièces ?

- ha ben …..beaucoup !

- le mieux serait que l’on vienne voir…

- oui tu vas adorer !

- donnez moi l’adresse on va se débrouiller.

- c’est simple : c’est au bout du chemin !

Tellement simple que nous avons cherché longtemps sous le cagnard avant de le rappeler et qu’il vienne nous récupérer au bord du chemin avec sa voiture. Une fois la visite faite et peu concluante pour nous, notre hôte au sens de l’orientation et à la fibre immobilière très discutables, nous a en revanche régalé d’une dégustation de rhums locaux.

Tellement aimable et gentil qu’il nous a même conduit à l’autre bout du canton… au rendez-vous suivant.